Je reviens en ces lieux, quatre mois après ma dernière visite.
Elle a peu changé. Loin de la ville, du bruit, l'usine est figée et continue de s'enfoncer dans l'oubli.
Pourtant, des éléments ont bougé ou disparu: d'imposantes portes en fer ont été enlevées, des documents ne sont plus à la même place. La clôture neuve et ses dérisoires panneaux d'avertissement sont-ils signes que ce patrimoine va être préservé ou bien qu'il va être balayé d'un coup de bulldozer?

Cette deuxième visite renforce l'impression de solitude que j'avais ressenti dans ce lieu. Solitude mais aussi malaise: où sont les employés? pourquoi ne sont-ils pas à leur poste pour activer ces superbes machines? L'activité semble s'être arrêtée il y a quelques jours: les carnets de commandes, les messages de services et une lettre de remerciement jonchent le sol de l'atelier.
L'endroit est source de nombreuses interrogations concernant les ouvriers et leur activité. Se mêlent frustration devant ces questions insolubles mais aussi plaisirs de découvrir des réponses en furetant dans les recoins des salles.
Re-visiter l'endroit permet d'apercevoir les détails qui, la dernière fois, étaient occultés par la découverte des éléments principaux du lieu. Je m'attarde sur les cadrans de commande, les mécanismes sophistiqués qui constituent le coeur de ces machines démesurées.

La visite des logements ouvriers m'amène devant une grande cheminée sur laquelle, en lettres majuscules, s'étale une devise. La phrase a dû rythmer la vie des occupants et leur dicter une conduite exemplaire basée sur les valeurs de la famille, de l'honneur et du travail :

1851 - DROIT DANS LA VOIE
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