Ce château du XVIIIème siècle est la clef d'entrée d'un magnifique domaine de plusieurs centaines d'hectares. Au sein des marécages, les oiseaux viennent se nourrir et se reproduire.
Après avoir connu une forte prospérité, le domaine déclina et son propriétaire mourut ruiné vers 1770.
Les derniers rayons du soleil illuminent les pièces vides et poussiéreuses, dont les recoins sont tapissés de grandes toiles d'araignées ondulant sous l'effet des courants d'air. Ces toiles ont pris possession de l'escalier, le recouvrant d'un linceul collant qui agrège plumes, poussières et déjections d'animaux.
De nombreuses chauve-souris ont trouvé un abri dans cette demeure. Elles plongent dans la cave ou filent au travers des ouvertures, à la recherche des insectes qui s'éveillent à mesure que le crépuscule s'installe.
Le moindre bruit de pas se propage sur le parquet vermoulu et fait naître dans les étages de multiples échos.
Un minuscule salon d'étude abrite un divan poussiéreux logé sous une belle bibliothèque ouvragée. J'imagine sans peine le confort et la sérénité du lecteur au sein de cette salle chaleureuse. Au milieu de la pièce, un coffre-fort éventré procure une image de violence qui contraste avec l'atmosphère tranquille du lieu.
Ce qui fût une agréable demeure est maintenant un bâtiment désert qui s'endort paisiblement au milieu de la nature et des animaux.