L'obscurité nous happe et nous progressons dans des couloirs humides et abandonnés. L'eau s'est frayé un chemin depuis la surface, se chargeant en calcaire et formant peu à peu de fragiles fistuleuses qui scintillent sous nos lampes. De chaque stalactite, tombe une pluie cristalline qui construit peu à peu ce magnifique château de calcaire. Jadis, les carriers ont dessiné leurs portraits sur les parois. Des visages aux traits élégants et profonds qui attendaient notre visite depuis des décennies. André, Paul, Jérôme continueront à exister dans ces galeries désertes bien après la disparition de leurs auteurs. Nous venons de découvrir un endroit hors du temps, protégé des regards, oublié de tous que bien peu d’entre nous auront le privilège d’arpenter un jour.
Paul, André, Jérôme, des visages sous la terre
3
Jui
2012
La paroi rocheuse est protégée des regards par quelques vénérables
figuiers. Une cascade de lierre inonde la falaise. Ce mur végétal abrite
une ouverture béante d'où émane fraicheur et humidité. Les moustiques y
pullulent mais l'affrontement avec ces gardiens vindicatifs est de
courte durée et nous pénétrons bientôt dans le royaume des ténèbres.